Un jour qu’il s’apprête à faire une visite surprise à son épouse, qui le croit toujours dans le Roussillon, le marquis de Montespan fait bien malgré lui une découverte dont le Tout-Versailles était déjà au courant : son épouse est la nouvelle favorite du Roi Soleil. En d’autres termes, il est fait cocu par le plus Grand des Grands de France.
Il ne lui faut pas quelques jours pour comprendre que toute la Cour est, en effet, bien plus déférente envers son épouse qu’envers n’importe quelle autre Dame. Il la trouve également bien trop souvent dans les appartements royaux et que dire des chuchotements et rires qui se font sur son passage. Excédé, il presse de questions ses amis, bien peu pressés à lui avouer l’inavouable.
La première à payer les frais de sa colère est sans conteste son épouse, chez qui il se précipite, fait scandale, allant même jusqu’à la rouer de gifles. La maitresse du Roi, furieuse, part se réfugier chez son amie Madame de Montausier. Mais ce n’est pas fini, loin de là. Le mari cocu va faire scandale à Versailles, ce qui, à l’époque est très mal vu : les frasques amoureuses de Louis XIV étant connus de tous et amusant la Cour, cet homme parait pour un « casseur d’ambiance » et l’accueil qui lui est réservé est glacial. Furieux, il décide alors de se venger en utilisant, pour ce faire, son épouse bien malgré elle.
Il décide de fréquenter les pires prostituées de Paris afin de contracter la vérole et de la transmettre, par l’intermédiaire de la marquise, au Roi Soleil. Cette opération, bien que parfaitement pensée, est un échec, car son épouse se refuse tout simplement à lui. Il n’en reste pas là et débarque à la Cour tout de noir vêtu et, lorsqu’on lui demande de qui il porte le deuil, il répond, le plus naturellement du monde « de mon épouse ».