La Première Guerre mondiale s’est faite en famille !

 

Durant la Première Guerre mondiale, la plupart des chefs d'État des pays belligérants étaient de la même famille !

Effectivement, George V Roi d'Angleterre, Nicolas II Tsar de Russie et Guillaume II Empereur d'Allemagne avaient tous un lien de parenté : ils étaient cousins Le grand-père paternel du roi du Royaume-Uni était le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha ; George V et ses enfants portaient donc les titres de prince et de princesse de Saxe-Cobourg-Gotha. La reine Mary, bien que britannique comme sa mère était la fille du duc de Teck, un descendant des ducs de Wurtemberg allemands. George V avait des beaux-frères et des cousins qui étaient des sujets britanniques mais qui portaient des titres allemands des maisons de Teck, de Battenberg ou de Schleswig-Holstein. Lorsque H. G. Wells écrivit sur la cour terne et étrangère de Grande-Bretagne, George V répondit, je suis peut-être terne mais que je sois maudit si je suis étranger.

Le 17 juillet 1917, George apaisa les sentiments nationalistes britanniques en changeant le nom de la maison royale britannique du nom à consonance allemand de Saxe-Cobourg-Gotha en Windsor d'après le château éponyme. Ses proches et lui abandonnèrent leurs titres allemands et prirent des noms à consonance britannique. George V compensa ces pertes faisant de ses proches des Lords. Son cousin, le prince Louis Alexandre de Battenberg, qui avait été forcé de quitter sa fonction de First Sea Lord (commandant général de la Royal Navy) au début de la guerre en raison des sentiments antigermaniques, devint Louis Mountbatten tandis que les frères de la reine Mary devinrent Alexander, premier comte d’Athlone, et Adolphe de Cambridge.

Dans des lettres patentes diffusées le 11 décembre 1917, le roi limita l'usage du titre de Son Altesse royale et de la dignité de prince (ou princesse) de Grande-Bretagne et d'Irlande aux enfants du souverain, les enfants des fils du souverain et le fils aîné des fils aînés du prince de Galles. Les lettres patentes spécifiaient également que les titres d'Altesse royale, d'Altesse ou d'Altesse sérénissime et la dignité de prince et princesse sont suspendus en dehors de ceux déjà accordés et qui ne seront pas révoqués. Les proches de la famille royale britannique qui combattaient du côté allemand comme Ernest-Auguste II de Hanovre, fils unique du roi George V de Hanovre, et Charles-Édouard de Saxe-Cobourg et Gotha, qui était lui membre de la famille,  virent leurs titres britanniques suspendus par un ordre en Conseil de 1919. Sous la pression de sa mère, la reine Alexandra, George V fit également retirer les bannières de l'ordre de la Jarretière, ordre le plus élevé de la chevalerie britannique, de ses proches allemands de la chapelle Saint-Georges.

Lorsque le tsar Nicolas II de Russie fut renversé par la Révolution russe, le gouvernement britannique lui offrit asile ainsi qu'à sa famille, mais les craintes que la révolution ne se propage aux îles britanniques poussèrent George V à juger que la présence de la famille impériale russe serait inappropriée. Même si Louis Mountbatten, dernier vice-roi des Indes britanniques, avança plus tard que le premier ministre britannique David Lloyd George était opposé au sauvetage de la famille impériale russe, les lettres de Lord Stamfordham suggèrent que le gouvernement y était favorable, mais George V alla contre cet avis. Le MI1, une branche des services secrets britanniques, prépara des plans complets pour exfiltrer le tsar, mais du fait de la force grandissante des révolutionnaires bolcheviks et des difficultés liées à la guerre, le projet ne fut jamais appliqué. Le tsar et sa famille immédiate restèrent en Russie où ils furent assassinés par les bolcheviks en 1918. L'année suivante, la mère de Nicolas (la tante de George) Maria Feodorovna et d'autres membres de la famille impériale russe furent évacués de Crimée par des navires britanniques.

Deux mois après la fin de la guerre, le fils cadet de George V, John mourut à l'âge de 13 ans après une longue maladie. George V fut informé par la reine Mary qui écrivit, [John] a été pour nous le sujet d'une grande anxiété pendant de nombreuses années… La première faille dans le cercle familial est dure à supporter mais les gens ont été si gentils et sympathiques et cela nous a beaucoup aidé.

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