Le port de la perruque par la noblesse française fut un temps à la mode sous Louis XIII, qui cherchait à cacher sa calvitie naissante en reprenant, dès 1620, une mode qui datait de l'Antiquité. Adepte depuis toujours des cheveux longs, le port de la perruque lui permettait de rester élégant, une obligation lorsque l'on est assis sur le trône de France.
Plus tard, Louis XIV, à l'âge de 20 ans, perdit ses cheveux des suites de la typhoïde, maladie qu'il contracte en 1658 alors qu'il est en campagne militaire près de Calais. Lui qui était très fier de sa chevelure, devenue châtain après avoir été longtemps blonde, bouclée naturellement et tout aussi naturellement longue, se voit donc chauve... alors qu'il était à peine entré dans l'âge adulte. En réalité, et pour la petite histoire, cette perte de cheveux n'est pas due à la maladie en elle-même, mais plutôt aux remèdes qu'on lui donna pour la soigner. Alors que le roi était à l'agonie, après d'innombrables purgatifs et lavements, Mazarin autorise les médecins à lui administrer de l'émétique, un antimoine dans du vin, un poison alors interdit par le Parlement. En quelques jours, la santé du Roi est rétablie, mais c'est sans compter sur l'effet collatéral de ce poison : la perte fulgurante de ses cheveux. Pour cacher cette calvitie naissante, Louis XIV se met à porter la perruque, tout en demandant à ce qu'on lui rase régulièrement le crâne pour fortifier ses cheveux naturels. Il espère, tant que c'est toujours possible, que ce port de perruque ne sera que temporaire et que très vite il retrouvera sa chevelure flamboyante. Malheureusement pour lui, sa calvitie ne fait qu'empirer et il doit se résoudre à faire une croix sur le fait de s'exposer à la Cour sans porter de perruque.
La cour reprit aussitôt cette mode, qui dura 150 ans. La perruque à la royale peut atteindre 15 centimètres de haut et peser près d'un kilo, ce qui engendre de terribles maux de tête. Elle coute une fortune et est un véritable nid à poussière et à vermines. Ce sont les Binet père et fils, barbiers et perruquiers officiels de la Cour, qui se chargent de fournir à toute la noblesse les perruques à porter pour avoir l'air impressionnant. C'est seulement lors de la Révolution française, alors que les nobles étaient pourchassés, que cette mode prit fin.