Si depuis 1896, on peut se promener dans les arènes de Lutèce, c’est grâce à Victor Hugo qui les a sauvées en écrivant en 1883 au Conseil Municipal de Paris. En partie détruites par des invasions, tombées dans l’oubli au Moyen-Âge, elles furent redécouvertes lors de travaux d’élargissement de route en 1860.
Les arènes ont été construites au 1er siècle P.C.N. et pouvaient accueillir à la fois des spectacles théâtraux et des combats de gladiateurs. Il est possible qu’elles aient servi jusqu’à la destruction de Lutèce, au IIIe siècle, mais le roi franc Chilpéric les fit reconstruire en 577 pour y donner des spectacles. La plus ancienne trace écrite que l’on trouve concernant ces arènes date de 1180 et est signée de la main du moine anglais Alexandre Neckam. Par la suite, les arènes sont ensevelies et tombent dans l’oubli.
Il faudra attendre les années 1860 pour qu’elles soient découvertes par hasard et 1883 pour qu’elles soient entièrement mises à jour par la Compagnie générale des omnibus qui cherchait à créer une ligne à cet endroit.
Voici le texte de la lettre de Victor Hugo : « Monsieur le président, il n’est pas possible que Paris, la ville de l’avenir, renonce à la preuve vivante qu’elle a été la ville du passé. Le passé amène l’avenir. Les arènes sont l’antique marque de la grande ville. Elles sont un monument unique. Le conseil municipal qui les détruirait se détruirait en quelque sorte lui-même. Conservez les arènes de Lutèce. Conservez-les à tout prix. Vous ferez une action utile, et, ce qui vaut mieux, vous donnerez un grand exemple. »
Quelques jours après la réception de cette lettre, le conseil acquiert les vestiges de l’amphithéâtre et les classe monument historique. Louis Capitan continua les fouilles à la fin de la Première Guerre mondiale, mais ne put, malheureusement pas, compléter le monument dans son entièreté à cause de la construction d’immeubles à proximité.