Nous avons déjà rencontré trois erreurs de la science, et pas de petites erreurs, ce sont des erreurs qui vont être enseignées pendant des siècles : les quatre éléments, les cinq polyèdres, les quatre humeurs. Eh bien, l’Antiquité grecque est aussi à l’origine d’une quatrième erreur, qui va bloquer pendant longtemps le progrès scientifique, mais dont, cette fois, il est difficile de déterminer la paternité. En effet, si on connaît bien Platon et Hippocrate, parce que l’on possède leurs textes et les textes de nombreux commentateurs, on ne sait rien, absolument rien, de l’erreur – énorme – dont je vais parler maintenant. On ne sait pas où elle est née. On ne sait pas comment elle est née. On ne sait pas quand elle est née. On ne sait pas qui l’a formulée pour la première fois. Mais on sait qu’elle apparaît, peut-être à Alexandrie, en tout cas en territoire grec, après les conquêtes d’Alexandre le Grand, un peu avant l’avènement de l’Empire romain, c’est-à-dire au Ier siècle avant Jésus-Christ, peut-être même déjà au IIe siècle.