Patrick, qui es-tu ?
Patrick est le saint patron de l’Irlande. Il est célébré le 17 mars, qui est le jour de sa mort au Ve siècle. Né en Bretagne insulaire, il est capturé et amené en Irlande comme esclave à l’âge de 16 ans. Il parvient à s’échapper, mais n’oubliera pas pour autant cette contrée : il y serait revenu pour amener le Christianisme. Au cours des siècles qui suivent sa mort, le mythe qui entoure son personnage s’ancre de plus en plus dans la culture irlandaise. L’une des légendes à son sujet, probablement la plus connue, est qu’il aurait utilisé les trois feuilles d’un trèfle (un des symboles nationaux, le Shamrock) pour expliquer la Trinité (le père, le fils et le Saint-Esprit).
Une tradition irlandaise ?
Pourtant, la première procession en son honneur n’a pas eu lieu en Irlande, mais bien aux États-Unis ! Le 17 mars 1762, des soldats irlandais, qui servent l’Armée anglaise, défilent dans les rues de New York afin de célébrer leurs origines. Au cours des décennies qui suivent, le patriotisme fleurit parmi les immigrants. En 1848, différents groupes de New York, qui avaient jusque-là chacun leur propre défilé annuel, décident de les réunir afin de ne plus former qu’une seule grande parade officielle en l’honneur de la Saint-Patrick. C’est désormais la parade civile la plus vieille au monde et aussi la plus grande des États-Unis, avec plus de 150 000 participants. Chaque année, près de 3 millions de personnes se répartissent sur les 2,5 km de son trajet pour assister au défilé, qui dure plus de 5 heures !
Tout n’est pas rose lors des premières parades vertes
Jusqu’au milieu du 19e siècle, la plupart des immigrants irlandais aux États-Unis provient de la classe moyenne protestante. Lorsque la Grande Famine frappe l’Irlande en 1845, ce sont près d’un million de catholiques, pauvres et non éduqués, qui fuient vers les États-Unis. Dénigrés par la majorité américaine protestante, en raison de leur confession religieuse et de leur accent inhabituel, ils rencontrent de grandes difficultés à trouver un emploi, même le plus ingrat. Lorsqu’ils décident de défiler dans les rues pour célébrer leur patrimoine, les journaux les caricaturent d’abord comme des singes, violents et saouls !
Quand même l’eau s’y met !
Au fur et à mesure que les Irlandais s’éparpillent aux États-Unis, d’autres villes développent leur propre tradition. L’une d’entre elles est Chicago : chaque année, la rivière du même nom devient verte ! Cette pratique voit le jour en 1962, lorsque des ouvriers chargés de contrôler la pollution utilisent de la teinture pour repérer les déversements illégaux d’eaux usées. Ils réalisent alors que cette couleur verte pourrait en fait devenir un moyen unique de célébrer cette fête. Cette année-là, ils déversent 45 kg de teinture végétale dans la rivière : suffisamment pour qu’elle reste verte durant une semaine entière ! Aujourd’hui, afin de minimiser les dégâts environnementaux, on n’utilise pas plus de 18 kg, mais l’eau demeure colorée durant de longues heures.
Saint-Patrick autour du globe
De nos jours, des personnes de toute origine célèbrent la Saint-Patrick, particulièrement aux États-Unis, au Canada et en Australie. Même si le prix des plus grandes célébrations revient à l’Amérique du Nord, on la fête en de nombreux autres endroits du globe : au Japon, à Singapour et même en Russie !
À l’heure actuelle, la Saint-Patrick demeure une fête religieuse en Irlande. À partir des années 1970, les lois du pays obligent même les pubs à fermer le 17 mars… Néanmoins, depuis 1995, le gouvernement a entamé une campagne nationale qui vise à faire de ce jour une attraction touristique : un moyen de faire connaître l’Irlande et sa culture au reste du monde. Près d’un million de personnes participent chaque année au festival de la Saint-Patrick à Dublin, plusieurs jours durant lesquels on peut assister à des parades, à des concerts, à des pièces de théâtre en plein air et à des feux d’artifice.
Source : https://www.history.com/topics/st-patricks-day/history-of-st-patricks-day