Durant la Seconde Guerre mondiale, les drogues furent au cœur du conflit chez tous les belligérants, utilisées à très grande échelle et à tous les niveaux : des unités combattantes jusque dans les ministères.
Même si beaucoup connaissent l’utilisation de la drogue dans l’armée allemande, peu savent qu’elle fut aussi utilisée du côté allié.
À la fin de la guerre, le « Times » titrait en première page : « La méthédrine a gagné la bataille d’Angleterre ». On découvre alors que la méthédrine (connue maintenant sous le nom de méthamphétamine) a permis aux aviateurs de tenir les nombreuses sorties et missions, qui duraient souvent des dizaines d’heures, en état de vigilance maximale. La RAF, manquant en plus cruellement de pilotes, fut obligée d’optimiser et de maximiser chaque mission, rallongeant encore les heures de vol des malheureux. En un peu plus de 3 ans, les Anglais en avaient consommé 72 millions de doses.
Les artilleurs étaient ceux qui avaient le plus de chance de s'endormir, en raison de leurs longues périodes d'inactivité. Faire une recherche visuelle sur un ton noir presque hypnotique et avec le bruit et les vibrations des moteurs les berçant provoquait une forte envie de sommeil, contre laquelle luttaient les artilleurs. Même si le stresse lié à leur mission pouvait les maintenir éveillés pendant la durée de la sortie, leur concentration diminuait avec le temps et la monotonie du vol d’approche, augmentant le risque d’une attaque non-repérée et, donc, plus meurtrière.
Tous étaient informés qu'ils pouvaient avoir des comprimés «réveillants» s'ils estimaient qu’ils en avaient besoin, mais les médecins avaient également conseillé de ne pas les prendre si le besoin n’en était pas vital et de se contenter de comprimés de caféine. Certains, après la prise de méthédrine, regardaient dans l'obscurité si fort qu’ils ne pouvaient plus fermer les yeux pendant au moins 4 heures après l'atterrissage.