En 1975, il provoque la rage de ses supporters des Bucks, à qui il promettait toujours de remporter le titre, en optant subitement pour un transfert aux Lakers de Los Angeles, l’un des plus grands clubs du monde. Il confirme sur la côte Ouest : 1ermarqueur, 1errebounder, 1er contreur de sa nouvelle équipe, ou franchise comme l’on dit là-bas. Dix années de plus de domination, d’exploits, de statistiques affolées. Au terme de la saison 94-85, à 37 ans, Kareem est encore et toujours le joueur n° 1 de son équipe ! Il arrête le 13 juin 1989 au stade d’Inglewood, dans « sa » salle, pleine comme un oeuf et où le public lui réserve une interminable « standing ovation », la langue anglaise disant bien mieux les choses que notre simple « ovation ». Il a 42 ans et il joue en NBA depuis 20 ans, ce qu’aucun autre basketteur n’a jamais réalisé dans l’Histoire.
Caractéristique de Kareem : son souci de rester athlétique, à l’image de son père, le flic new-yorkais. Tout jeune, il est adepte des arts martiaux, puis du taï-chi et du yoga. Il l’a pratiqué sans interruption, déclarant : « Mes amis me disent que si j’ai pu jouer aussi longtemps, c’est parce que j’avais conclu un accord avec le diable. Mais non, c’est grâce au yoga. Il m’a appris à contrôler ma respiration, tout petit déjà. Le yoga est une médecine préventive inégalable. Je n’ai pas connu de blessures importantes dans ma carrière, alors que le basket au niveau NBA est si exigeant physiquement. Rien aux genoux, rien aux chevilles, aux muscles, aux tendons. Grâce au yoga... »
Lorsqu’il quitte les Lakers, il s’occupe des enfants en Californie. Les siens, bien sûr, mais aussi les petits dans les écoles, à qui il conseille avant tout de poursuivre leurs études, car l’orientation sport ne garantit rien. Dans le cadre de ses actions de bienfaisance, il va même enseigner le basket dans la réserve indienne de Fort Apache. Il entraîne, il coache à gauche et à droite, avec des fortunes diverses. Mais la sienne est faite, avec sa carrière sportive, ses contrats publicitaires, ses conférences, ses livres (9, dont un ouvrage consacré à... un bataillon US de tanks !). Il participe à des films hollywoodiens, avec Bruce Lee pour le karaté et joue même un rôle assez important, dans la comédie bien connue « Y-a-t-il un pilote dans l’avion? » (Airplane)