Propreté corporelle
Au Moyen Âge, les traités de bonnes manières recommandaient de se laver tous les matins les mains, le visage et les dents, c’est-à-dire les parties du corps qui bénissent, manipulent ou avalent la nourriture. Dans le village occitan de Montaillou, aux XIIIe-XIVe siècles, Emmanuel Le Roy Ladurie relève :
« ...seuls les parfaits (élite des cathares) se lavaient la figure avec un linge fin ; dans le meilleur des cas, les gens du commun utilisaient une étoffe grossière ; les parties génitales et anales échappaient à la toilette ».
Mais les étuves et bains publics ne manquaient pas dans les villes, les moines avaient une hygiène plus scrupuleuse que les laïcs et les demeures des riches étaient parfois dotées de plusieurs salles de bains. Sans être quotidiens, les bains étaient fréquents dans les milieux aisés. Isabeau de Bavière – épouse de Charles VI – s’offrait le luxe d’emporter ses étuves de château en château. L’hospitalité voulait qu’on accueille un chevalier en lui préparant un bain dans le cuvier, par ailleurs destiné à se livrer en famille aux joies de l’épouillage. Recouvert d’un drap, le cuvier devenait un bain à vapeur.