Jean, également connu sous le nom de Jean Sans Terre, porte la couronne d’Angleterre de 1199 à 1216. Il fait partie de la maison de Plantagenêt et est le plus jeune héritier mâle d’Henri II.
Son frère aîné, Richard Cœur de Lion, est adoré et reste l’un des plus grands seigneurs d’Angleterre. En revanche, Jean est considéré comme l’un des pires monarques d’Angleterre, pour avoir perdu sa terre ancestrale, en Normandie, et pour avoir signé la Magna carta, l’une des pierres angulaires de la démocratie anglaise. Mérite-t-il cette si mauvaise réputation ?
Jean est le cadet d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine et naît vers 1166. Il est considéré, selon les chroniqueurs de l’époque, comme l’enfant préféré du couple royal.
En 1173, à l’âge de 7 ou 8 ans, Jean est fiancé à la fille d’Humbert III de Savoie, ce qui lui permet de gagner de vastes propriétés. Ses frères s’inquiètent du pouvoir que cela lui prodiguera et se révoltent contre lui, contraignant le mariage, mais lui laissant à jamais la place de favori de son père.
Cela n’empêche pas Henri II de dispenser à Jean des dons de terres dans toute l’Angleterre. Il est promu au riche comté de Gloucester entre les années 1174 et 1176. De plus, il reçoit la seigneurie d’Irlande en 1177, à l’âge de 11 ans seulement. Il ne visite l’île que près d’une décennie plus tard, en avril 1185.
La première période du règne de Jean en Irlande n’est pas un succès. Le territoire est à peine envahi par les forces anglo-normandes et les tensions entre la couronne anglaise et ses nouveaux sujets irlandais sont monnaie courante. Jean offense l’aristocratie irlandaise locale en se moquant de ses longues barbes démodées.
De même, Jean ne réussit pas à se faire des alliés parmi son élite. Cela aboutit à une perte du terrain gagné grâce aux conquêtes militaires de son père. Il rentre en Angleterre en 1186.
Les crispations entre Jean et ses aînés se poursuivent tout au long des années 1180. Son frère Geoffroy meurt lors d’un tournoi en 1186, laissant deux jeunes enfants : Arthur et Aliénor. Henri II, après avoir fait face à de multiples rébellions de ses fils, refuse d’établir un plan de succession.
Richard tient à rejoindre les croisades, mais craint que le roi ne désigne Jean pour être son dauphin. Il se lie donc avec Philippe II de France, lui rendant tous les hommages en échange d’un soutien dans sa tentative de porter la couronne anglaise.
Philippe et Richard mènent une campagne conjointe contre Henri II et, en 1189, ils obtiennent une paix qui garantit à Richard le trône à la disparition de son père. Tout au long de cette période, Jean passe d’un camp à l’autre, d’abord fidèle à Henri, mais s’alliant à son frère lorsque le vent tourne en sa faveur.
À peine sacré, Richard décide de s’engager dans la troisième croisade. Il entreprend de lever des impôts, d’acquérir des terres et offre à Jean le Mortain. Il lui arrange un mariage avec Isabelle de Gloucester, une dame âgée et fortunée.
Richard donne à Jean de nombreux comtés riches dans le but d’acheter sa loyauté, mais il s’assure que la couronne conserve le contrôle des principaux châteaux royaux. En plus de cela, Jean promet de quitter l’Angleterre pendant trois ans durant les croisades pour ne pas prendre le pouvoir.
La situation politique en Angleterre se tend après le départ de Richard. Les personnes qu’il a laissées à sa tête, ses cojusticiers, Hugh du Puiset et William Longchamp, ne peuvent pas travailler ensemble.
Jean saisit l’occasion de se présenter comme un dirigeant alternatif. Cela conduit à un conflit armé. Jean déjoue son rival Longchamp et le fait emprisonner en 1191.
Richard reste en croisade pendant de nombreuses années et, à cette époque, Jean prend le contrôle, affirmant que son frère est mort ou disparu à jamais. Cela déclenche une guerre civile qui n’est résolue qu’au retour de Richard, en 1194.
Richard pardonne finalement à Jean, mais confisque plusieurs de ses terres. Jean n’a d’autre choix que de servir Richard loyalement.
La disparition de Richard ne tarde pas. Abattu par un archer français alors qu’il assiège un petit château du sud de la France, il décède en 1199.
À la mort de Richard, Jean enfile la couronne de roi d’Angleterre aux dépens de son neveu Arthur, fils de Geoffrey et seul autre successeur. Très vite, il entre en guerre avec la France.
Jean a vu son premier mariage dissous, car il est trop étroitement lié à sa femme. Il choisit de prendre en secondes noces avec Isabelle, l’héritière d’Angoulême, ce qui provoque la colère de Philippe II et lui offre une route vers la France.
L’offensive française réussit et, en 1206, Philippe a capturé une grande partie des terres françaises de Jean. Bloqué sur le continent, ce dernier tourne son attention vers ses possessions anglaises.
Jean se trouve par la suite mis à mal avec l’Église lorsque Innocent III refuse de reconnaître son candidat pour devenir archevêque de Canterbury. Comme il n’accepte pas sa défaite, il est excommunié en 1208, et ce pendant quatre ans jusqu’à ce qu’il rende hommage à Sa Sainteté.
Fraîchement sorti de sa dispute avec le pape, Jean cause ensuite la colère de ses seigneurs féodaux et de sa noblesse. Après une campagne ratée en France entre les années 1212 et 1214, il revient à une frustration généralisée dans les territoires du nord et de l’est de l’Angleterre.
La guerre civile éclate finalement pour de bon en 1215. Jean est sur le pied et lorsque la ville de Londres se retourne contre lui, il est contraint d’entériner les conditions offertes par les barons. C’est la fameuse Magna Carta.
Il s’agit d’une charte qui restreint sévèrement le pouvoir du roi et garantit les droits féodaux et la loi anglaise. Jean se rallie contre elle après ses négociations, mais est encore mis sous pression lorsque le prince Louis de France l’envahit la même année.
Louis a apparemment bien choisi son moment. Jean a aliéné l’Église et ses nobles, et ne parvient pas à retrouver sa renommée. Cependant, les forces anglaises loyales peuvent repousser les Français.
Jean ne vivra pas pour voir la victoire. Épuisé par la campagne constante et sa santé détruite par la dysenterie, il décède au château de Newark en 1216.
Les écrivains et chroniqueurs de la génération suivante endommagent la réputation de Jean, déjà impopulaire à sa mort. Ils se concentrent tous sur son comportement suspect et vengeur.
Toutefois, des historiens plus récents suggèrent qu’il y a peut-être plus dans son personnage. Il est cultivé et instruit et est généreux envers les églises. Il a un grand amour pour la chasse et voyage à travers son territoire plus que de nombreux monarques précédents. De plus, il est un administrateur et un financier passionné.
Cela ne veut pas dire qu’il est un bon roi. Jean perd des terres avec lesquelles il commence son règne et est assujetti à accepter des concessions sur son pouvoir. Cependant, cela ne signifie pas que sa personnalité n’a pas certaines qualités rachetables.
C.D.
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