James Bond n’est pas le premier homme à signer sous le nom de 007.
En effet, bien avant lui, il y eut John Dee, un mathématicien, astronome et magicien du XVIe siècle, qui fut conseiller de la reine Élisabeth 1er et qui signait ses courriers par 007. Les deux zéros représentaient les yeux de la Reine et le sept la marque personnelle de Dee. Cet homme influent a ouvert la voie à l’étude des sciences (soit l’ensemble des connaissances) et de la magie (fondée principalement sur la croyance) au moment où l’on commençait à différencier ces deux notions. Réputé comme l’un des hommes les plus cultivés de son époque, il a donné des cours à l’université de Paris devant des salles combles alors qu’il n’était âgé que d’une vingtaine d’années. C’était un ardent défenseur des mathématiques, un astronome réputé et un expert en navigation. En effet, il a lui-même formé la plupart des hommes qui dirigèrent les expéditions des grandes découvertes de l’Angleterre (avant même la constitution du Royaume-Uni) ; on lui doit le terme d’Empire britannique qui rassemble l’Angleterre et ses dominions. Dans le même temps, il s’impliqua dans la magie judéo-chrétienne (même si cette notion n’existait pas encore à son époque) et dans l’hermétisme, dédiant le dernier tiers de sa vie à l’étude exclusive de ces dernières. Pour Dee et ses contemporains, ces recherches constituaient des aspects distincts d’une vision du monde cohérente. Lorsqu’il partait en voyage diplomatique, ses idées novatrices en matière de sciences lui faisaient perdre toute crédibilité auprès des monarques étrangers qui le considéraient comme un espion au service de la Reine.
Ian Fleming s’en serait par la suite inspiré pour son personnage.