L’assassin reconnu de Jean Jaurès a été… acquitté

Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès se fit assassiner à 21h40 par Raoul Vilain, alors qu'il dînait dans un café, celui du Croissant, rue Montmartre, non loin du siège de l’Humanité (journal qu’il avait fondé dix ans plus tôt). Il est atteint par deux coups de feu : une balle perfore son crâne et l’autre se niche dans une boiserie. Il s’effondre aussitôt, mortellement atteint.

Grand pacifiste, il était contre le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Commis trois jours avant l’entrée de la France dans la Grande Guerre, ce meurtre met un terme aux efforts désespérés que Jaurès avait entrepris depuis l’attentat de Sarajevo, le dimanche 8 juin de la même année, pour empêcher la déflagration militaire en Europe. Il précipite le ralliement de la majorité de la gauche française à l’Union sacrée, le mouvement de rapprochement politique qui a soudé toute la France durant la Première Guerre mondiale, y compris beaucoup de socialistes (dont le mouvement existe depuis 1905) et de syndicalistes qui refusaient jusque-là de soutenir la guerre.

Son assassin, un étudiant nationaliste, fut jugé en 1919, et acquitté, dans un contexte de fort nationalisme. En effet, cette Union sacrée n’existait alors plus.

À onze voix contre une, le juge acquitta Raoul Vilain, et condamne alors Madame Jaurès à payer les frais du procès.

Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, dans le 5e arrondissement, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes.

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