Aux XIVe et XVe siècles, cet immense domaine s’étend de Saint-Menet aux Camoins, aux environs de Marseille, et est détenu par la famille Diodé.
En 1457, le laboureur Guillaume Cabofigue rachète la propriété et en cède la partie sud à Guillaume Reynard. Elle s'appellera La Reynarde, en hommage à ce dernier.
C’est en 1667 qu’Henry de Buzens, écuyer de la ville de Marseille, le dénomma La Buzine.
Au XVIIIe siècle, c’était encore une bastide typique appartenant à la famille de Flotte, qui se voit confisquer son domaine après avoir émigré au moment de la Révolution. Durant le Premier Empire, une de leurs héritières s’acharnera à reconstituer l’intégralité de la propriété en acquérant les lots de ses aïeux.
En 1865, Pierre-Hilaire Curtil, célèbre architecte-entrepreneur marseillais, achète le domaine à la famille de Flotte, rase l’ancienne bastide et, sur ses fondations, fait construire le château actuel dans un style que l’on peut qualifier d’éclectique, proche de celui d'Eugène Viollet-le-Duc. Grâce à l’eau du canal de Marseille, il est alors entouré d’un parc planté d’arbres rares qui comporte de nombreux bassins et fontaines, ainsi que de prés et de champs pour une superficie totale d’environ 40 hectares.
Dès les travaux achevés en 1869, Curtil revend la Buzine au négociant armateur Victor Régis, qui le transmet ensuite, en 1883, à son fils naturel, l’industriel Joseph-Théodore Mante, beau-frère d'Edmond Rostand.
Après se succèdent Jean-Charles Camous, la famille Pallez, qui ajoute en 1903 une aile au château, et y donnera nombreux fêtes et concerts durant la belle Époque, puis de Giry Leboffe en 1919 et le Crédit de France en 1936 en seront les propriétaires.
, Marcel Pagnol qui, enfant traversait ces lieux pour se rendre avec ses parents à leurs villégiatures de la Treille, achète le domaine pour en faire une Cité du cinéma avec plateaux de tournage, logements pour toute l’équipe, ateliers, etc.
L’année suivante, le château est réquisitionné par les Allemands qui y installent La maison de repos du marin allemand durant l'Occupation, puis à la Libération, une patrouille de Francs Tireurs partisans investit les lieux. Une partie de l’État major de l’Armée française les remplace, avant qu’il ne cède la place à une infirmerie militaire, une compagnie de soldats et enfin le Conseil Général de Pologne. Après quelque temps d’inoccupation, des réfugiés espagnols y trouvent asile et y vivent quelques années. Suite à leur départ, la demeure est devenue insalubre et inhabitable.
Marcel Pagnol se résout alors à vendre le domaine et ses quarante hectares en 1973 au promoteur Kaufman & Broad qui, dès 1982, y fait construire 249 villas.
En 1991, une association se crée pour sauver ce qu’il reste du château, abandonné au centre du lotissement. Celui-ci est racheté quatre ans plus tard par la ville de Marseille qui, dans la foulée, l'inscrit à l'inventaire des monuments historiques le
La ville de Marseille le restaure entre 2006 et 2013 et en a fait une Maison des Cinématographies de la Méditerranée. C’est l’architecte André Stern qui est l’auteur de la réhabilitation. Cet établissement comporte :
- une salle de projection, réalisée à l’ancienne avec balcon et orchestre, qui peut accueillir 350 personnes ;
- une pièce d’expositions, dans l’ancien salon de musique, créé au début du XXe siècle et restauré ;
- un espace bibliothèque-vidéothèque équipé d’écrans tactiles, qui possède des ouvrages spécialisés sur le cinéma, images d’archives, documents, etc.
Il est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le