Le papa de Bambi à Patay

 

Que s'est-il passé le 18 juin 1429 dans la plaine de Beauce ?

Nous sommes en pleine guerre de 100 ans. Il y a un peu plus d'un mois, une jeune pucelle à la tête d'une horde de chevaliers et combattants hirsutes a libéré, au nom du roi de France de Chinon, la bonne ville d'Orléans. Liesses ! Joie ! Noël ! Les hommes se saoulent... La brave Jeanne prie.

Mais au bout d'un mois, il faut bien occuper cette bande armée ! Et puis il faut aussi libérer la route de Reims afin que Charles VII puisse enfin être couronné comme ses paires ! Alors la troupe se met en marche... On guerroie à Jargeau (du 10 au 12 juin), on oblique vers l'aval de la Loire et l'on va combattre à Meung sur Loire (14 juin) et à Beaugency (15 et 16 juin).

On chante ! On chante ! On chante cette chanson écrite il y a quelques années et que l'on a nommé « le Carillon de Vendôme » ! Mes amis que reste-t-il à ce dauphin si gentil ? Orléans, Beaugency, Notre Dame de Cléry, Vendôme, Vendôme !

Mais toutes ces modestes victoires n'ouvrent toujours pas le chemin du sacre ! Il faut quitter le refuge douillet de la Loire et pénétrer dans cette plaine qui n'offre que peu de moyens de s'abriter lors d'une attaque !

Les troupes se mettent en marche. Le 18 juin les voilà enfin dans cette Beauce tant redoutée. L'annonce de la prise d'Orléans par les troupes françaises a conduit le duc de Bedford à former une armée de réserve. Cette dernière est commandée par le célèbre Talbot et le non moins célèbre Falstof. Les deux armées se préparent au face à face.

L'avant-garde française est vite repérée par les forces anglo-bourguignonnes. Elle emprunte la vieille voie romaine menant d'Orléans à Chartres. Comme à leur habitude, les redoutables archers anglais armés de leurs arcs longbow se préparent à reproduire un sinistre Crécy ou un funeste Azincourt. Ils s'abritent très discrètement à l'ombre d'un bois et patientent en attendant de pouvoir bander leurs arcs et décocher leurs redoutables flèches sur la cavalerie française.

Alors apparaît un cerf qui traverse tranquillement l'espace situé entre l'avant-garde française et ce bois. Les archers anglais décident alors de se mesurer dans un tournoi visant à tuer la malheureuse bête. Ils y parviennent et résonnent alors leurs cris de joie ! Il n'en faut pas plus pour la cavalerie française pour les démasquer, les charger et les débusquer ! Les braves archers sont pris de court.

Le résultat est édifiant... Selon les sources entre 5 et 100 morts français contre... entre 2 000 et 2 500 Anglais ! Talbot est fait prisonnier. Falstof s'échappe et tombe en disgrâce donnant ainsi naissance à Falstaff ! prototype de l'aristocrate bouffon du dramaturge anglais Shakespeare.

Mais selon la légende, cette bataille à laquelle ne participa pas Jeanne la Pucelle, laisse une jolie expression dans la langue française : PRENDRE LA PATÉ... en souvenir de cette belle victoire du 18 juin 1429 près de la petite commune de PATAY, dans le Loiret, et sur le territoire de laquelle la tradition situe la fameuse bataille du même nom  !

Ainsi le papa de Bambi, qui perdit la vie ce jour du 18 juin 1429, donna la victoire aux troupes françaises qui ouvrit la route de Reims au roi de France, mais il laissa également cette belle expression !

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