Au XVIIIe siècle, de petits détachements de pionniers, portant cognées et autres outils de travail, servent dans les compagnies des régiments de fantassins de l'armée royale française. Au combat, ils ont rejoint les grenadiers qui ont dirigé les assauts d’infanterie sur des positions fortifiées. Leur but premier était d’utiliser leurs haches pour démolir les obstacles et les barrières créés par l’ennemi. En dehors du champ de bataille, ils ont servi de marchands du régiment, construisant et réparant des bâtiments, ou dégageant l’accès à travers un terrain boisé.
La nécessité pour les unités permanentes de pionniers de faire partie des volontaires nouvellement formés de la Révolution française était incertaine. Cependant, ils sont réapparus sous le consulat de France, portant des bonnets en fourrure d'ours sans les plaques de métal des grenadiers. Ces unités ont été dissoutes en 1818, mais recréées en 1822.
La Légion étrangère française a adopté des détachements de pionniers en 1831. Initialement utilisables sur le terrain difficile en Algérie, ils ont survécu jusqu’à ce jour en tant que symbole visible de sa tradition d'Honneur et Fidélité. Ceux des autres régiments d’infanterie de l’armée française ont été dissous sous la Troisième République.
Les pionniers ayant été les premiers à lancer des assauts, leur espérance de vie était très minime. En conséquence de ce principe, ils se réservaient le droit, lorsqu’ils se déployaient au combat, de ne pas se raser et revenaient poilus quand ils survivaient. Le port de la barbe est devenu obligatoire dans la Légion étrangère française en 1844.