Le 8 mai 1950, dans le Jutland au Danemark, a été découvert l’homme de Tollund, un cadavre momifié mis à mort entre 375 et 210 avant Jésus-Christ.
Âgé d’une quarantaine d’années, cet homme est mort depuis 2350 ans. La peau de son visage, noire et tannée comme du cuir, est d’une précision stupéfiante, car il fut momifié naturellement dans une tourbière. La corde retrouvée autour de son cou, ainsi que d’autres détails, laisse penser qu’il a été sacrifié, on a d’ailleurs d’abord cru à une mise à mort récente, au vu de son parfait état de conservation.
Grâce à l’analyse de pollens, l’âge de l’homme a pu être fixé : il est fort probable que cette personne ait vécu aux alentours de -350 et ait appartenu à un peuple germanique. L’état presque impeccable de ses doigts nous prête à penser qu’il n’exerçait pas un travail manuel, mais avait plutôt une haute fonction sociale.
La présence, dans les tourbières environnantes, de cet homme, mais également de femmes et d’enfants, a poussé de nombreux chercheurs à s’interroger. Alors que certains évoquent le culte sacrificiel rendu aux dieux de la fécondité et de la fertilité, d’autres y voient un rituel de royauté. Les morts étaient en présence d’objets, semble-t-il, utilisés à l’occasion de l’intronisation d’un nouveau roi et les corps auraient été déposés dans des zones marquant la frontière du domaine royal. Ce genre de rituels est évoqué par l’historien romain Tacite qui les associait à des motivations religieuses.
L’homme de Tollund est aujourd’hui exposé au musée de Silkeborg, ville où son corps a été trouvé.