L’origine du mot « barbecue »

C’est, paraît-il, en 1697 que l’on trouve pour la première fois la mention, dans un texte anglais, du terme barbecue, que l’on trouve aussi sous les orthographes barbecu, barbacot et barbicue. Les étymologistes se sont penchés sur la délicate question de l’origine de ce mot désignant une intéressante pratique culinaire, où se marient, comme il convient, les odeurs et les saveurs de la viande rôtie, voire grillée, et les plaisirs de la convivialité et du plein air. Et quand on cherche, on trouve. On trouve même beaucoup, puisque deux, puis trois étymologies ont été proposées. Aujourd’hui, on ne retient plus, chez les lexicographes et les terminologues, que la troisième.

Donc, la première idée était que le mot vienne du roumain berbecu, qui veut dire « bélier ». Le mot se serait introduit dans le vocabulaire anglais pendant la guerre de Crimée, quand les Britanniques alliés des Français se battirent contre la Russie, en 1854 et 1855. Idée qui évidemment ne tient pas si le mot était déjà connu des Anglais précédemment.


Une deuxième idée nous fait remonter jusqu’au cœur du Moyen Âge, à l’époque où, à la cour du roi d’Angleterre et chez les nobles, on s’exprimait en français et pas encore dans la langue locale des Angles et des Saxons. Quand, à la chasse, on avait abattu une belle bête, il arrivait souvent qu’on l’embrochât tout d’une pièce pour la faire cuire, en faisant passer la broche « de la barbe au cul », c’est-à-dire tout au travers du corps.

L’idée est plaisante, mais la plupart des linguistes, philologues et grammairiens la tiennent pour fantaisiste, et se rabattent sur une troisième explication. Les Anglais, quand ils arrivèrent en Amérique après les Espagnols, y observèrent les mœurs des Indiens, dont le niveau de civilisation correspondait, il faut le rappeler, au Néolithique. La plupart de ces Indiens cuisaient leurs aliments sur une espèce de gril appelé barbacoa en arawak, une des langues amérindiennes, parlée notamment dans les Antilles. Et les Anglais adoptèrent le mot, et l’adaptèrent à leur prononciation, d’où barbecue.

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