Son entourage jugeait-il ces mesures excessives ? Louis IX lui faisait sentir qu'il était la seule source de droit. Était-il bon ? Était-il mauvais ? Pour tous ses sujets, il essayait d'être humble et juste. À l'abbaye de Royaumont, où il aimait séjourner, il n'était plus qu'un simple frère, accomplissant toutes les tâches que le service des autres lui imposait de remplir. Il allait aux cuisines, il portait les plats, il visitait l'infirmerie avec ses propres médecins. Il se prit alors de compassion pour un moine atteint de lèpre, le Frère Léger. Horrible à regarder avec son visage rongé par la maladie, isolé de la communauté par mesure de prudence, celui-ci vit un jour Louis IX se mettre à genoux devant lui. Ce souverain blond, dont les traits n'étaient pas sans rappeler ceux de l'Ange de Reims, n'abandonnera jamais l'infortuné ecclésiastique de Royaumont. À chacun de ses passages par l'abbaye, Louis IX veillera toujours à ce qu’il ne manque jamais de rien, ni spirituellement, ni matériellement.
Quand il apprit qu'il allait mourir, le 23 août 1270, le souverain réclama les derniers sacrements. Le lendemain 24, il se confessa et reçut la communion une dernière fois, se fit coucher sur un lit de cendres et fit dresser une croix devant lui. Il pria Dieu toute la nuit, particulièrement pour qu'il épargne ses compagnons, invoqua à plusieurs reprises le nom de Jérusalem. Il s'endormit, reprit conscience vers midi, récita des versets bibliques et termina son parcours terrestre le lundi 25 vers quinze heures, à l'âge de 56 ans.
Un poète exprima ainsi la tristesse du peuple :
« Droit est enseveli et royauté est morte.
À qui se pourront les pauvres gens clamer
Quand le bon roi est mort, qui tant les sut aimer. »