Les crimes et attentats antijuifs, commis ces dernières années par des djihadistes et consorts, nous rappellent cruellement combien l’antisémitisme exacerbé et violent est loin d’avoir disparu. Des observateurs et intellectuels ont alors dénoncé les contenus antisémites du Coran et de la tradition prophétique (Sunna), responsables, selon eux, de la haine contemporaine de l’altérité juive moderne puisque, en tout état de cause, l’antisémitisme radical, celui qui s’est déployé en Europe à la fin du XIXe siècle, serait devenu marginal en Occident.
Pourtant, en analysant soigneusement les sources canoniques de l’islam (Coran et Sunna), on constate que la religion musulmane, dans son essence, n’est pas hostile aux juifs. Mieux, l’islam n’a jamais considéré les juifs comme étant « le peuple déicide ». Une croyance typiquement chrétienne à l’origine de la détestation extrême des juifs dans l’Europe, du Moyen Age à l’époque moderne ; avec toutes les conséquences désastreuses que l’on sait.
Cela dit, l’islamisme intransigeant, promoteur d’un antisémitisme hybride, et le wahhabisme, matrice d’un antijudaïsme islamique, contribueront indéniablement à la stigmatisation outrancière des juifs, et ce dans un contexte de crise civilisationnelle que traverse le monde arabe et de rejet de l’Etat d’Israël perçu, dès sa création en 1948, comme un fait colonial inacceptable.