Pour la première fois, un journaliste a pu accéder au dossier judiciaire ouvert par le parquet de Namur lors du drame de Marche-les-Dames. On y apprend, entre autres choses, que dès fin février 34, un alpiniste d’origine anversoise met en doute la version officielle et évoque « une main criminelle ».
Les rumeurs les plus folles ont circulé sur les circonstances de la mort d’Albert Ier. Le plus étonnant est encore qu’elles courent toujours. Jamais personne ne s’est préoccupé sérieusement de les rattraper. Curieusement, toutes les relations, absolument toutes, qu’elles soient d’époque ou plus récentes, comportent des erreurs.
Comment expliquer 95 anomalies – dont 58 du dossier judiciaire – dans une ascension à la portée d’un débutant, ce que le Roi n’était pas ? Comment expliquer qu’il faut neuf heures et 17 personnes au moins pour découvrir le cadavre royal, et aucune pièce à conviction, et moins de deux heures au juge d’instruction pour trouver, seul avec son greffier, toutes ces pièces ? Il en existe deux inventaires. Non seulement ils ne concordent pas mais, en outre, ils sont incomplets. Pourquoi Edmond Carton de Wiart n’est-il pas entendu par la Justice ? Pourquoi les gendarmes ne rédigent-ils pas de P.-V. ? Que signifient les contradictions du valet Van Dycke et du dr Nolf ? Pourquoi les magistrats ne les relèvent-ils pas ? Cas sans doute unique dans l’histoire judiciaire mondiale, du moins pour un Roi, aucun magistrat ne voit le corps de la victime… Aucun médecin légiste non plus.
D’éléments troublants en illégalités flagrantes, de curiosités inexplicables en témoignages surprenants, le lecteur est invité à se faire sa propre opinion. Parce que tout est possible. Quoique… Inexorablement, le noeud coulant de la réalité se resserre.
Une enquête détaillée et rigoureuse, la plus complète publiée à ce jour – la seule aussi – aboutit à une certitude, du moins pour l’auteur : le Roi n’est pas mort à Marche-les-Dames lors d’un exercice d’alpinisme.
Que s’est-il réellement passé le 17 février 1934 ?
Veuillez cesser de fumer et boucler votre mousqueton.
En route vers un sommet (sic) de la mise en scène.