La chevalerie est au-dessus de l’éternité. Elle ne vit pas de gloire, mais plutôt d’actes.
— Dejan Stojanovic, poète et philosophe serbe.
Les invasions, les monarchies et le système féodal constituent tous les principaux attributs de l’âge médiéval, une époque marquée par de fréquentes batailles. Parmi les envahisseurs à craindre se trouvent les Vikings, les Saxons et les Magyars, des guerriers de l’Est.
Qui se battra pour défendre la souveraineté, maintenir la paix et s’assurer que le pouvoir reste entre les mains de ceux qui le recherchent ? Le chevalier médiéval assume le rôle de protecteur du royaume. Mais quelles sont ses qualités et comment obtenir ce statut ?
Qu’est-ce qu’un chevalier médiéval ?
Si vous pensez qu’un homme grandit et décide ensuite qu’il veut être chevalier, vous vous trompez. Cette décision cruciale est prise dans la petite enfance.
Pour prétendre à un tel rôle, un certain nombre de compétences essentielles doivent d’abord être possédées. Le garçon doit être de haute naissance, ce qui implique non seulement qu’il est honorable, mais aussi qu’il a assez d’argent pour payer ses armes. Une connaissance préalable de la galanterie est requise, car c’est le code selon lequel il vivra après avoir été adoubé. Il commencera sa formation vers l’âge de sept ans si tous ces prérequis sont réunis.
Dans le cadre de son apprentissage, l’aspirant secondera un chevalier agissant dans le rôle de page puis d’écuyer. Au cours de ses années en tant que page, il assimilera les soins aux chevaux, l’équitation et, surtout, la chasse. Il sera promu au poste d’écuyer à l’âge de quatorze ans, ce qui comprend un entraînement aux armes et des conférences.
Sur le champ de bataille ou dans des soucis de guerre et de paix, il assumera de plus grandes responsabilités pour assister le chevalier qu’il sert. Puis, vers l’âge de dix-huit ans, il sera évalué pour voir s’il est digne d’en devenir un.
La cérémonie du damoiseau est le nom donné au rituel lors duquel un écuyer est bé. L’ampleur de la célébration varie en fonction du statut du futur chevalier ou de l’état actuel des choses (Paix ou guerre) . Les plus riches sont envoyés se baigner avant l’événement, ce qui est une pratique inhabituelle à l’époque.
La veille de son anoblissement, le chevalier tient une veillée, selon la tradition. Il doit passer toute la nuit à genoux devant un autel où ses armes sont conservées. Durant cette veillée, il sera entièrement vêtu de sa cuirasse pour tester sa force et son endurance.
Lorsque le souverain ou une personne occupant une position élevée place une épée sur son épaule et le frappe d’une accolade, le chevalier est officiellement nommé. Les derniers mots adressés au soldat sont : Sois chevalier. Et ainsi, son serment de fidélité — à Dieu, à sa monarchie et au peuple de son pays — commencera.
Un devoir honorable
Pour comprendre le rôle d’un chevalier, nous devons d’abord considérer les quatre niveaux du système féodal. Les princes (dirigeants du royaume et qui peuvent ou non appartenir à la royauté) sont au sommet, viennent par la suite les nobles, les seigneurs et les dames, suivis du chevalier, et enfin des paysans et des serfs.
Un chevalier est avant tout un guerrier professionnel. Ils sont embauchés et mènent les armées dans des batailles. Certains des plus prospères acquièrent une fortune.
S’ils sont du bon type et peuvent se présenter comme aristocratiques ou ont des relations de haut niveau, ils serviront peut-être un dirigeant ou une royauté. Ces postes sont bien rémunérés, car ils offrent une protection aux personnes les plus importantes de la monarchie. D’autres participent à des compétitions de chasse ou de joute pour des récompenses monétaires ou matérielles.
Les chevaliers reçoivent un fief une fois qu’ils sont oints, ce sera assez de terre pour subvenir aux besoins de leurs familles et de leurs ouvriers. Toute propriété excédentaire est louée aux paysans et aux serfs, leur fournissant les revenus nécessaires pour maintenir leur mode de vie haut de gamme.
Souvent, cet argent sert également à payer un scutage, une pratique fréquente née vers la fin du Moyen Âge. Les chevaliers médiévaux peuvent régler au roi une redevance pour être dispensés de faire la guerre et confier ses devoirs périlleux aux soldats.
Le chevalier est-il autant courageux ou aussi traître que les contes de fées le décrivent ? Apparemment non, car au XIII e siècle, plus de 80 % des chevaliers en Angleterre acquittent des scutages pour éviter le combat. À ce stade, le chevalier est essentiellement une extension du système féodal, une position qui contribue au maintien de la hiérarchie et de l’ordre social.
Le chevalier courtois : seulement un mythe ?
Dans la littérature européenne, l’amour courtois est un motif courant, un terme utilisé pour exprimer l’amour et le respect d’un chevalier pour sa dame. Son affection et sa loyauté lui sont promises. Il est responsable de sa décision, mais il est également obligé et attaché à elle. Il ira jusqu’aux extrêmes au cours de sa vie pour elle.
Alors oui, à certains égards, le chevalier courtois est une vraie figure, comme en témoigne sa dévotion envers son roi et le territoire qu’il soutient. Sa réputation est liée à son service et, en pratique, il peut ou non être honoré par tous.
Certains chevaliers médiévaux sont connus pour être des bandits ou des mercenaires engagés qui sont plus préoccupés par l’argent et le pouvoir que par les fonctions nobles qui accompagnent les postes. Très probablement, le chevalier courtois dont nous entendons parler dans la littérature est une fabrication ou une fiction conçue pour aider à contrôler et à façonner la conduite sociale.
Protecteurs des royaumes, gentilshommes courtois ou simplement des hommes de haute naissance avec une propension au statut et à la vie somptueuse ? Le chemin pour devenir chevalier médiéval est incontestablement celui de l’engagement et de la persévérance. La seule question, si tant est qu’il y en ait une, est de savoir à quel point ces hommes sont courageux, souvent dépeints en héros dans les fables et les mythes.
E.T.