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Des héros de la Résistance française reposent dans un dépotoir belge !

L'Enclos des fusillés de Bruxelles est un petit cimetière situé rue Colonel Bourg à Schaerbeek. Là ont été fusillés de grands héros, belges comme Philippe Baucq et Gabrielle Petit, belgo-ukrainiens, dont Youra Lipchitz, ou encore la célèbre espionne anglaise Édith Cavell.

 

 

Le mémorial compte 365 tombes de Résistants des deux Guerres mondiales et, s'ils n’y reposent plus tous, tous ont été inhumés là à un moment ou à un autre. À cet endroit, des hommes et des femmes se sont dressés fièrement contre leurs bourreaux en les regardant droit dans les yeux, certains d’accomplir leur devoir, certains de servir leur Patrie, leur idéal. À l'heure actuelle, leur Patrie ou ceux qui représentent leur idéal de liberté leur rendent bien mal ce sacrifice !

 

 

Ce cimetière où ont reposé trois Résistants français et où reposent encore peut-être deux d’entre eux est une honte au sacrifice de ces héros. Que penseraient ces Résistants qui ont donné leur vie du peu de respect d'un État pour leur dernière demeure et, par là, pour leur mémoire ?

 

 

Il faut l'admettre, leurs noms sont depuis longtemps absents des manuels d’Histoire et, pour le plus grand nombre, ils sont tombés dans l’oubli. Les années passent et seuls quelques-uns échappent à l’usure du temps. Mais comment juger des pouvoirs publics qui sont incapables de donner une sépulture décente à des gens qui sont morts pour le bien de tous ?

 

Comment des mandataires publics belges, alors que ce site a été classé comme monument par la Région de Bruxelles-Capitale le 12 janvier 1983, peuvent-ils autant faillir au respect dû à des combattants de la liberté ? Car ce mémorial est une véritable ignominie pour la Mémoire de ces Héros morts pour la Patrie qu’il faut bien qualifier, atroce jeux de mot, de « non reconnaissante ».

 

 

Nous n’avons pas vu un mémorial comme ceux que l’on peut trouver dans de nombreuses villes françaises, comme au mont Valérien à Paris dont l’enclos des Fusillés en est le pendant, ou encore comme ces cimetières américains où reposent les GI venus eux aussi mourir pour combattre le nazisme. Nous avons vu un véritable dépotoir.

 

 

Des allées et des tombes couvertes d’herbes, de ronces, de plantes sauvages, des trous dans le sol, des stèles sales, abîmées, des haies mal ou non taillées, des tombes aux photos cassées, des drapeaux tombés, des canettes de bière et des containers à détritus tagués et laissés à la vue de tous. Une honte pour la mémoire de nos Héros.

 

 

Nous avons retrouvé là trois tombes de Résistants français, dont deux âgés d’une vingtaine d’années, le plus jeune ayant 18 ans. Il s’agit des tombes de Jean-Baptiste Guelton, d’Albert Nabor et du chef de leur groupe « Cadras 2402 », Émile Allain.

 

 

Ce groupe d’action de Francs-Tireurs partisans français localisé à Lille, mais opérant dans le Boulonnais, était composé de six jeunes amis, les trois déjà cités plus haut auxquels se rajoutent Gaston Lelong, Clément Debremme et Rémy Milliard. Tous ont été arrêtés le 29 décembre 1943 après avoir tué Kurt Kohl, un des officiers les plus violents et redoutés de Lille.

 

 

Après avoir été torturés dans la prison de Loos, le 14 février 1944, ils furent condamnés à la pendaison. Transférés dans un camp de concentration aux Pays-Bas, à Hertogenbosch, Huttig, commandant du camp, informa ses supérieurs que l'exécution par pendaison n’était pas possible chez lui. Le groupe fut transféré le 28 février au Fort de Breendonk où une potence les attendait. Les six Résistants ont été y pendus le 3 mars 1944 et ensuite transférés au Tir national de Schaerbeek à Bruxelles pour être inhumés. Les trois tombes y sont toujours.

 

Vu l’état de délabrement du Mémorial et des tombes, il faut espérer que les autres, comme Albert Nabor qui repose dans le caveau familial de Berck, ont, eux aussi, été exhumés pour reposer en paix dans un endroit plus respectueux de la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté. Les autres, qu’ils soient français ou belges, continuent à subir l’infamie d’une deuxième humiliation.

 

Heureusement, tous les héros français tombés pour la Patrie n’ont pas droit à un pareil traitement...

 

Mémorial de la France combattante au mont Valérien.

 

Le cimetière militaire français de Gammarth en Tunisie.

 

Cimetière militaire français d'Atar (Mauritanie)

 

 

 

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