En 1462, Vlad III, le Dragon, perdit la Valachie lorsque les troupes de l’Empire ottoman l’envahirent à nouveau. Sa femme, dont le nom n’est pas parvenu jusqu’à nous, se suicida, de peur d’être capturée. Le frère de Vlad, Radu, devint le nouveau prince. Suite à un accord passé entre le roi hongrois et le sultan Mehmed II, empereur ottoman, Vlad fut emprisonné en Hongrie. Il semble peu probable que son emprisonnement ait duré quatre ans. En 1466, il épousa une princesse hongroise et fut officiellement libéré huit ans plus tard.
En 1475, il tenta de reprendre la Valachie. Radu mort, Basarb le Vieux, devint le nouvel ennemi de Vlad. Sa victoire fut aisée, mais les troupes qui l’avaient aidé retournèrent en Transylvanie, le laissant diriger un peuple qu’il avait jadis terrorisé. Lorsque les Turcs revinrent, Vlad était à leur merci.
Il mourut en décembre 1476. Selon certaines sources, il serait mort sur le champ de bataille, entouré de ses hommes, affrontant la défaite. D’autres racontent qu’il fut accidentellement tué par l’un des siens alors que la bataille touchait à sa fin.
Après sa mort, le cadavre de Vlad fut décapité, conservé dans du miel et envoyé à Istanbul où sa tête finit, avec un certain à-propos, sur un pieu. Selon certaines sources, son corps fut enterré au monastère de Snagov, sur une île près de Bucarest. Cependant, de récentes excavations n’ont permis de découvrir que des os de chevaux. Datant de l’ère néolithique, ces os n’avaient absolument aucun lien avec la dépouille de ce prince de Valachie.
Le fait que les punitions et les tortures qu’infligeait Vlad aient été si remarquées dans cette période sombre qu’est le Moyen Âge indique bien leur degré de cruauté et de sadisme. Les traces écrites les plus anciennes détaillant ses atrocités sont un pamphlet allemand du Saint-Empire romain germanique. Imprimé en 1488, douze ans après sa mort, il décrit le prince comme un monstre sadique, terrorisant son peuple à tout instant. La tradition orale roumaine, cependant, n’est pas si unanime. Certains contes le décrivent comme étant dur, mais juste, un prince qui attendait de son peuple de l’honnêteté et de la moralité. Seuls ceux qui ne répondaient pas à ses attentes étaient punis violemment. D’autres récits le décrivent comme un homme cruel dont le seul plaisir résidait dans la torture et les châtiments.
Ce Vlad-là disposait d’un grand éventail de tortures pour ses victimes : il les écorchait, les ébouillantait, les scalpait, les décapitait, les aveuglait, les étranglait, les pendait, les brûlait et les faisait rôtir. On raconte qu’il adorait par-dessus tout découper certaines parties du corps en guise de châtiment.
Selon les traditions orales, ces techniques n’auraient pas été uniquement utilisées contre des Turcs, mais aussi contre le propre peuple de Vlad. Durant les années 1457, 1459 et 1460, il tortura et tua des marchands qui osèrent se rebeller contre ses lois. On raconte qu’en août 1459, il avait fait empaler 30 000 malheureux dans la ville de Brasov.
L’invasion ottomane de 1462 fut causée, en partie, par l’accueil qu’il avait réservé à un émissaire du sultan. Lorsque celui-ci reçut la permission de rencontrer le prince, on lui ordonna d’enlever son turban. Toutefois, l’émissaire n’obéit pas et on le lui cloua sur le front.